Peterson et Monk – 44 jours, 8 albums

Pour accompagner ma première rétrospective, j’ai écouté 2 albums tirés du bop. Le premier était « At Zardi’s » par Oscar Peterson.

Il s’agit d’un album live double où, accompagné d’Herb Ellis à la guitare et de Ray Brown à la basse, Oscar Peterson, aidé de son piano, nous offre du bop comme seul lui sait le faire. Mais souvent, ce n’est pas que le piano qui est à l’avant-scène : c’est le trio lui-même qui joue, en entier, avec une complicité remarquable entre ses musiciens. Cela dit, c’est quand même Peterson qui garde, la plupart du temps, le rôle principal. Ainsi, j’ai trouvé qu’il s’agissait d’une remarquable façon d’écouter sa musique une dernière fois avant la fin de ce défi. Et comme l’album durait près de deux heures et demie, disons que j’en ai amplement eu ! Ses réinterprétations de quelques standards sont fort agréables, telles que « How High The Moon », « Noreen’s Nocturne », « Roy’s Tune » et « Pompton Turnpike ». Mais, naturellement, c’est sur tout l’album, sans se fatiguer ni nous fatiguer, que Peterson nous expose son talent et sa virtuosité légendaires.

Le second était « Genius of Modern Music, Vol. 1  » de Thelonious Monk.

Il s’agit du premier volume, sur deux, de quelques uns de ses premiers enregistrements, mais déjà on sent que Monk a sa propre signature. On perçoit déjà, avec des morceaux comme « Thelonious », « Monk’s Mood » ou « ‘Round Midnight », les progressions angulaires de l’artiste. Même que, pour ma part, j’ai toujours considéré Monk davantage comme un artiste du post-bop que comme un artiste du bop, ne serait-ce que par son approche du jazz. Il sort des limites, du carcan du jazz conventionnel, poussant les harmonies et les progressions plus loin, créant de nouvelles images et choquant l’oreille et l’imaginaire de l’auditeur. Mais il est vrai que sur cet album, certains morceaux demeurent bien ancrés dans le bop, et sortent à peine des sentiers battus… Cela dit, cette musique demeure également du Monk, et il n’y a pas à en douter. Ce premier volume (et sûrement le second aussi) est donc un bon endroit pour apprendre à connaître l’artiste doucement, mais il n’a pas encore ni la maturité ni l’exaltation qui habitent, naturellement, ses albums ultérieurs.

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