Archives de 28 juin 2011

Enfin au mitan ! – 194 jours, 182 albums

M’y voilà enfin : à la moitié de ce défi ! En effet, depuis hier, j’ai plus d’albums écoutés que d’albums à écouter. Et de plus, je m’y retrouve avec une avance d’un peu plus de 10 albums ! Cela fait du bien de constater que, malgré sa longueur et l’endurance qu’il demande, ce défi avance bon train, et même avec un peu d’aisance grâce à l’avance. Et pour les derniers miles du milieu, j’ai dû écouter 4 albums en valaient bien le coup. D’abord, « A Slice of the Top » de Hank Mobley.

Il s’agit d’une petite perle de hard bop. Il est bon du début, avec l’animé « Hank’s Other Bag », à la fin, avec le plus texturé « A Slice of the Top », en passant par le plus mélancolique « There’s A Lull In My Life » et le très doucereux « Cute ‘N Pretty » qui a un réel charme, et qui est ma préférée de l’album : http://www.youtube.com/watch?v=Qy_l8weMMsU . Pour le reste, Mobley a une douceur et une délicatesse exceptionnelles dans le jeu de son saxophone. Accompagné par la trompette plaintive mais calme de Lee Morgan, le piano, ici plus réservé pour la cause, de McCoy Tyner, la basse de Reggie Workman, la batterie si souple de Billy Higgins et le second sax de James Spaulding, l’album est un véritable petit joyau que je vous conseille fortement. Il s’agit également d’un autre album de hard bop bien abordable, mais qui offre des charmes cachés à l’auditeur averti ou expérimenté.

Ensuite, je me suis dit qu’il était plus que temps que je n’écoute un album solo du grand et surprenant guitariste John McLaughlin. Mon choix s’est arrêté sur « My Goal’s Beyond ».

Wow ! Quel tour de force ! Les deux premiers morceaux, « Peace One » et « Peace Two », explorent les influences indiennes et orientales de l’artiste, influences qu’il concrétisera plus tard avec le groupe Shakti. Mais ici, avec la flûte, le saxophone, la basse, la tambura et la tabla pour donner l’air et le rythme doux et méditatif, le violon de Jerry Goodman et la guitare acoustique de McLaughlin donnent des merveilles. Ce n’est pas aussi indien et stéréotypé que Shakti, et c’est ce qui en fait toute la beauté, toute la grâce. Car le rythme très présent de la contre-basse, avec le violon et la flûte si familiers nous jettent constamment des points de repère, qui se marient parfaitement avec les influences exotiques. Je vous recommande fortement la première, « Peace One » : http://www.youtube.com/watch?v=FHW02pqi-CU . Et le reste de l’album, quant à lui, explore sur une période de temps trop courte les exploits solo de McLaughlin sur guitare acoustique. Les incontournables moments seront la reprise du classique de Mingus « Goodbye Pork Pie Hat », ainsi que les deux originaux « Phillip Lane » et « Song For My Mother ». Il s’agit d’un must si vous appréciez l’instrument en question.

Et hier j’ai ressorti des poussières un bon vieux Medeski, Martin and Wood : « Out Louder », ici crédités Medeski, Scofield, Martin and Wood pour leur collaboration avec l’inestimable guitariste.

C’est, à mon avis, leur meilleur et leur plus accompli. John Scofield semble y pousse les membres du groupe plus loin, et le groupe semble avoir le même effet sur Scofield. Le rythme funk et soul qui lui sont caractéristiques sont ici à leur meilleur. La structure et le jeu avant-gardistes y atteignent un tout autre niveau, repoussant les limites encore plus loin, mais également en les assumant davantage et en les maîtrisant avec une force incroyable et une énergie totalement nouvelle. Je pense à « Miles Behind » et son atmosphère complètement déjantée, mais aussi à « Tequila And Chocolate » avec son rythme de bossa nova, et encore à la reprise de « Julia » des Beatles. Mais la meilleure, ou la plus marquante du moins, m’a semblé être « Hanuman » : http://www.youtube.com/watch?v=OpLRN8gqFy4 . Ironiquement, juste derrière dans mes choix, il y a « Miles Behind »…

Et j’ai finalement atteint le mitan grâce à « Red Clay » du saxophoniste Freddie Hubbard.

Cet album se retrouverait sans aucun doute dans mon Top 5 des meilleurs albums de post-bop écoutés jusqu’à maintenant. Les artistes y exposent un jeu à la structure aussi élastique et impressionniste que Mingus, mais en y empreignant une émotion complètement différente. Avec la batterie un peu funk et l’influence soul, celle-ci est plus joyeuse et douce, mais sans pour autant s’emporter outre mesure. Les musiciens demeurent toujours mesurés, même dans les solos bien sentis de « Red Clay », le morceau éponyme, dont je vous fais écouter l’alternate take live ; Part 1 : http://www.youtube.com/watch?v=Y9TEGEKO1Ko ; Part 2 : http://www.youtube.com/watch?v=8cFlNeT19ck&feature=related . Le saxophone de Joe Henderson et le piano d’Herbie Hancock y sont par ailleurs entièrement appropriés. Sinon, il y aussi le lent et calme « Delphia » qui en vaut bien la peine, même si tout l’album est un délice à écouter.

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